Apprendre mieux

Un blog de Bernard Lamailloux – ingénierie pédagogique et artistique

Archives de la catégorie “Inclassable”

En guise de vœux…

Bonjour,

Pour tout vous dire, j’étais en train de vous concocter des vœux circonstanciés pour 2014, lorsque j’ai reçu un message bouleversant qui m’a incité à remballer les vœux que j’avais prévus et qui, du coup, m’ont paru bien dérisoires . Le message en question provient d’une amie dont je tairai le nom. Toutefois je me permets de vous en transmettre la teneur sous ces lignes :

_

 Alors voilà, une nouvelle année commence, je me disais que je boycotterais (?) les vœux… Trop répétitif, banal, trop ci, trop ça…

Et j’apprends à l’instant le décès d’un de mes cousins hier. Alors je revois ma position, avec beaucoup de tristesse et de peine pour sa maman pour qui ces vœux paraîtraient bien dérisoires, et puis je pense à vous qui êtes là, à qui je pense parce que moi aussi je suis encore là.

Alors ? Vie de m… ou bonne année ? A-t-on le choix ? Du coup il me parait urgent de vous souhaiter sincèrement de profiter de ces jours qui arrivent… Des 365 ! Qu’ils soient beaux, maussades ou carrément nuls, vivez-les, et regardez la vie, la vôtre. Celle que vous projetez n’a que l’air d’être belle et celle qui vous rattrape avec nostalgie l’était sûrement.

Mais celle-là, vous avez encore le choix de la trouver pas si mal que ça. Savourez-la.

Je vous embrasse. 

Les mondes virtuels : Allez-y, vous n’en reviendrez pas…

Bonjour,

La semaine dernière je vous parlais de mon projet de me rendre à une conférence sur le thème « Pédagogie et mondes virtuels ».

Voici aujourd’hui le compte-rendu de ma visite, sous la forme d’une petite chanson. Parce que, quelquefois, les chansons, à l’image des dessins, valent beaucoup mieux qu’un long discours…

Enfin, c’est à vous d’en juger, hein ? …

Bien à vous,

Bernard

 

PS : Si vous voulez consulter un compte rendu plus sérieux que celui-ci, soyez rassurés, il y en a un dans l’article suivant.

Un couple de cybernautes craquants à deux pas de chez moi

La rue de Josette et Guy Delvoye, à Peyrolles-en-Provence

La rue de Josette et Guy Delvoye, à Peyrolles-en-Provence

Il y a quelques jours, je cherchais à acheter une médaille pour ma chienne. Une médaille toute simple, avec juste un numéro de téléphone pour le cas où elle se ferait la malle (ça lui est déjà arrivé).

Il faut préciser que j’habite une zone très rurale, loin de la ville et de ses tumultes.

Me souvenant que je passais depuis plusieurs années par une rue du village voisin où (me semblait-il) il y avait une boutique du genre « clés minute », j’entreprends de les appeler pour voir s’ils pouvaient me fabriquer l’objet dont je voulais faire l’emplette.

Sur PagesJaunes.fr je trouve un numéro qui semblait correspondre à l’adresse recherchée, mais au lieu de le voir flanqué de la mention « clés minute, médailles pour chiens, etc. » je lis « articles vendus sur internet » ( ???).

Qu’importe, une dame répond illico à mon appel téléphonique et me confirme que oui, je peux passer, et qu’on me fabriquera la médaille en question en moins de temps qu’il n’en faut à un bègue  pour réciter le code civil.

Arrivé sur place, je suis accueilli par un adorable couple de retraités trop craquants comme on n’en trouve plus que dans nos belles campagnes. Leur petite boutique était pourvue d’un panneau mural sur lequel on pouvait voir des gabarits de médailles de toutes sortes, faites dans les matériaux les plus divers, avec un choix de coloris défiant l’imagination.

Lorsque mon objet fut terminé, je ne pus résister à la tentation de leur demander si l’histoire des « articles vendus sur internet » était bien réelle. A ma grande surprise ils m’ont répondu que oui. Je dois confesser humblement que je n’aurais jamais imaginé ces deux placides personnes se livrer à quelque cyber-activité que ce soit, comme quoi nous devons toujours veiller à ne se fier ni aux apparences, ni à nos préjugés.

« Et que commercialisez-vous donc de beau, sur le net, donc ? » m’enquis-je une fois la transaction terminée.

– Ben, la même chose, me répondirent-ils. Et heureusement qu’internet est là, parce que ce n’est pas avec la zone de chalandise qui jouxte notre boutique que nous aurions pu survivre !

C’est alors que je découvris avec stupéfaction que ces deux adorables personnes s’étaient lancées, plutôt sur le tard, dans le maniement et la maîtrise d’internet, jusqu’à acheter et faire vivre un site marchand. Aujourd’hui leur clientèle leur commande des médailles pour chiens (et chats !) depuis le monde entier, d’ailleurs, si on cherche « médailles pour chiens » dans Google, ils arrivent dans les tout premiers (j’ai essayé !). Si vous voulez vous en rendre compte par vous-mêmes, ne vous gênez surtout pas, allez sur http://www.proclef-gravure-medaille-chien-chat.com Bien entendu, si vous avez une médaille à commander, je vous les recommande !

« Au début, j’avais la souris qui partait dans tous les sens, m’a avoué Josette Delvoye ».

– Moi ça allait un peu mieux, puisque je fais partie des tous premier utilisateurs d’Apple II a renchéri Guy, son mari.

J’en suis resté tout baba… Quand je pense que j’ai passé vingt ans de ma vie à former des gens sur tout un tas de sujets, dont des cours d’initiation à l’informatique au cours desquels j’ai croisé une proportion non négligeable de personnes à la fois beaucoup plus jeunes et beaucoup plus timorées que ces deux personnes si étonnantes !

C’est à ce moment-là qu’il m’est revenu en mémoire une citation de H.S. Haskins :

Celui qui déclare être trop vieux pour apprendre l’a probablement toujours été…

Chers Josette et Guy, je suis très heureux de vous connaître et vous souhaite bon vent !

Un Chinois joue les funambules entre deux montgolfières…

Un Chinois joue les funambules entre deux montgolfières...

(source : 20minutes.fr)

Un Chinois veut battre le record du monde de funambulisme
Il veut entrer dans le livre des Records en réalisant une traversée de funambule à presque 200 mètres de haut. En attendant d’arriver à cette prouesse, un Chinois de 27 ans s’est entraîné à marcher sur un fil à 30 mètres de haut. Pour arriver à cette hauteur, le fil a été attaché entre deux montgolfières. La traversée n’a pas été de tout repos puisque l’homme a du s’asseoir à mi-chemin pour éviter de chuter à cause du mouvement du fil, avant de manquer de tomber en célébrant sa réussite. Sur terre, la foule était nombreuse pour l’acclamer et le soutenir. La prochaine fois, le funambule veut tenter une traversée à 100 mètres de haut.

Peut-on éviter une mort par PowerPoint ?

Retranscription d’un article d’Anne-Caroline PAUCOT sur http://www.anticipedia.info/spip.php?article143



PowerPointite ou syndrome PowerPoint est un virus qui contamine tous les conférenciers et discoureurs. Il provoque chez leurs auditeurs bâillements, soupirs et autres symptômes caractéristiques d’une forte crise d’ennui. Rassurez-vous le pire est à venir.

Lorsque les orateurs des temps modernes mitonnent une présentation, avant de penser aux contenus, ils pensent au contenant et sortent leur casserole fétiche : le logiciel Powerpoint. Avec lui, pas besoin de se gratter les méninges pour imaginer une recette originale. La préparation, étayée par quelques transparents sera assez solide et consistante pour nourrir les esprits de leurs futurs auditeurs.

Lorsqu’on s’interroge sur leur inébranlable confiance dans ce logiciel, les tombés dans des barils de psy pensent qu’elle est à mettre sur le compte de son appartenance à une suite (la suite Office de Microsoft). Suggérant l’existence d’un palace, elle met du luxe dans l’esprit de l’utilisateur et lui fait croire que, en l’utilisant, il peut pénétrer dans cet univers !

Lire la suite…

Poisson d’avril original : la BBC a affirmé que Shakespeare était français

source : voila.fr

William Shakespeare (1564-1616), un des piliers de la littérature anglaise, serait en fait français, affirme jeudi la BBC dans un des nombreux poissons d’avril noyés dans les médias britanniques.

William Shakespeare

William Shakespeare : le meilleur d'entre nous ?

Mary Shakespeare, née Arden, la mère du poète et dramaturge, se serait en fait appelée Mary « Ardennes », du nom de la forêt du nord de la France, a affirmé sur le ton le plus docte un soi-disant « expert » sur les ondes de la BBC.

Les députés de l’Assemblée nationale française ont « lancé une enquête », ajoute la BBC qui cite notre ancien ministre de la Culture, Jack Lang, lequel affirme « se réjouir d’apprendre que Shakespeare est français ».

L’ancien ministre estime que la révélation ne fait que « confirmer ce que certains experts français pensaient déjà ». « Nous étudions comment honorer ce grand dramaturge. Bien entendu, nous avons Racine et Molière mais nous allons faire de la place pour lui dans notre Panthéon national des grands auteurs », a assuré − dans la langue de Shakespeare − notre « good old Jack » à nous  sur les ondes de la station BBC Radio 4.

Par la suite, la BBC a indiqué à l’AFP qu’il s’agissait bien d’un poisson d’avril et que ce bon M. Lang avait volontairement pris part à la plaisanterie.

Toujours dans la série des « april fools », Le Guardian a de son côté publié un article affirmant que le Parti travailliste a décidé de se servir de « la réputation » du Premier ministre Gordon Brown d’être « colérique » dans une campagne d’affichage à l’approche des législatives attendues pour le 6 mai.

Une photo montre un Gordon Brown au visage méchant lançant à son rival conservateur David Cameron « Viens te battre, snobinard ». L’article est signé « Olaf Priol », anagramme d' »April Fool » (poisson d’avril).

Lez zippés (un texte de Philippe Supera)

pas le temps...Philippe Supera (dont j’ai parlé dans l’article précédent) avait écrit un texte plein de vie, de colère, mais aussi d’humour, il y a quelques années. Ça s’appelle « les zippés » et ça parle des gens qui n’ont le temps de rien, qui vivent la vie comme une fuite en avant perpétuelle, et n’accordent finalement d’attention qu’à eux-mêmes. On a tous connu ça. Lisez, ça vaut son pesant de cacahuètes…

Parfois j’ai des idées qui me font rire. C’est incongru, voire déplacé vu l’époque à laquelle nous vivons, mais je ne peux pas m’en empêcher.

Une de mes dernières idées à la con est de faire un site sur les Zippés. Un truc où chacun pourrait raconter sa dernière anecdote vécue avec un ou une Zippée ou proposer des produits dérivés.

Mais, vous entends-je objecter, que sont les Zippés ? Eh, bien, ce sont des cons. Mais pas n’importe quels cons, les cons pressés. Vous savez, ceux qui arrivent derrière vous en bagnole et qui vous collent à 10 cm pour bien vous montrer l’a quel point vous les gênez en existant et en étant là, sur LEUR route où ils ont de bonnes raisons de rouler plus vite que vous parce que leur temps à eux est précieux, parce que ils sont importants et que « merde il peut pas la pousser sa tire de prolo au lieu de se traîner à 90 alors qu’on peut pas doubler en haut de côte ce connaaaaard ? ».

Le Zippé ne peut pas rester à distance de sécurité, faut qu’il colle au point de vous souffler sa mauvaise haleine dans le cou, jusqu’à ce qu’il puisse faire rugir son moteur de Zippé et vous doubler de façon agressive en se rabattant entre vous et le camion qui vous précède, en vous obligeant à freiner pour vous mettre à distance de sécurité. P’tain, j’ai pas d’affinité particulière avec Sarkozy (j’aime manier l’euphémisme, parfois) mais quand même, je trouve qu’il a fait du bon boulot en réussissant à faire baisser les excès de vitesse. Il a traité les tomobilistes excités comme les abrutis qu’ils sont. Il a pas cherché à faire de la pédagogie. Les tomobilistes sont imperméables aux méthodes intelligentes. Sarko les mate à coup d’amendes, de radars automatiques, de flicages intensifs… Tout bien. On se sent mieux sur la route. Mais, il y a encore pas mal de Zippés en circulance.

L’autre jour, c’était une blondasse, bien entretenue, belle femme de 35-40 ans, au Mans, place de la Sirène. Au volant d’un 4×4 avec pare buffle au cas où elle en rencontrerait un entre la parfumerie et la boutique Fauchon. La place de la Sirène est prioritairement piétonnière. Des piétons y piétonnent. Cette conne qui accélérait déjà de manière agacée n’a pas pu s’empêcher de klaxonner pour faire s’écarter la vermine piétonnière qui avait l’indélicatesse de se trouver sur son chemin et lui faisait perdre ses chances de n’avoir que 15 mn de retard à son rendez-vous chez le coiffeur ou à son fitness.

Quinze mètres plus loin une bagnole avait le mauvais goût de choisir ce moment pour sortir d’un garage incommode et nécessitant une manoeuvre pour sortir. Vous croyez que la conne bourgeoise blondasse aurait attendu courtoisement que la manoeuvre se fasse sans stress ? Non, il a fallu qu’elle fasse sonner la trompe de sa chiotte en plein centre ville encore une fois.

Je ne sais pourquoi mais j’ai eu des envies de meurtre, lui foutre une grande baffe dans sa tartine de cosmétiques m’a d’un seul coup paru la chose la plus urgente que j’avais à faire. J’ai eu envie de foutre des grands coups de lattes dans sa carrosserie, de jouer des poings sur le capot pour qu’elle apprécie à quel point la rencontre entre la chair humaine et son tas de ferraille produit des effets intéressants, de tordre ses essuie-glaces (comme dans je ne sais plus quel film avec Jean Rochefort, Un éléphant… ? Peut-être). Par chance pour elle et pour moi elle est partie avant que j’arrive à son niveau… Y’a donc pas eu d’esclandre, on ne m’a pas interné et je suis toujours là pour raconter mes fadaises et la blondasse sévit probablement toujours au Mans avec arrogance.

Des Zippés, on en voit beaucoup, c’est effrayant. Dingue aussi le nombre de tarés qui trouvent urgent de rouler en 4×4 en ville pour griller 25 litres au cents au lieu de 8 ou 10, comme si le pétrole cramé ne foutait déjà pas assez vite la merde dans l’atmosphère (dans le sens écologique et politique mondiale du terme).

Je pense que faire chier les Zippés devrait devenir une priorité nationale, que des fonds européens devraient être affectés d’urgence. Qu’on crée un ministère pour ça et qu’on y colle Sarkozy à vie, spécialisé, entièrement dédié à ça. Si Chirac promet de faire ça, je vote pour lui aux prochaines élections (c’est même pas vrai mais faut pas le dire).

Philippe Supera

Voilà. Je sais que ce texte a été lu mardi 9 mars, au Mans, lors des funérailles de Philippe.

Pour toi, Philippe, qui n’es hélas plus de ce monde, comme on dit, mais qui fera à jamais partie de notre monde intérieur…

Philippe est parti…

Philippe

Je viens de perdre un ami très cher. Il s’appelait Philippe Supera, il jouait un petit peu de la guitare (Jasmine, sa Takamine…), était branché photo, mais c’était surtout un as de la programmation, d’internet, d’un autre monde possible et du cœur gros comme ça.

Je l’ai rencontré par…internet ! C’était le génial inventeur de TarifCom, un petit logiciel qui calculait en direct le montant de notre facture de téléphone à l’époque antédiluvienne où les forfaits illimités et gros débit n’existaient pas encore…

Philippe est devenu par la suite mon hébergeur, puis mon ami. Plusieurs étés de suite, il est passé à la maison avec son fils Léo à l’occasion des grandes vacances…

Sur ce petit film de retrouvailles aussi joyeuses que musicales, on devine plus qu’on ne voit Philippe, qui apparaît de manière fugace parmi les convives (attention, c’est dans les toutes premières secondes). C’est celui qui a des moustaches de gaulois, une chemise en jean, et qui tient le super appareil photo avec un objectif commak. Ce jour-là ils étaient venus, les uns et les autres, de St Barth, de St Trop, de la Suisse, de la Sarthe… se poser un peu, se croiser, se rencontrer par hasard pour quelques heures, quelques jours, à la maison. Après cette prise, on avait chanté « Because » des Beatles… à plein de voix, et Philippe s’est joyeusement époumoné avec nous. J’en ai encore le frisson.

Je ne trouve pas les mots pour dire à quel point ce type-là me manque… Dans le prochain article je vous proposerai un texte écrit par Philippe. Ça s’appelle « Les zippés »…

Un match de foot vu par quelqu’un qui n’aime pas ça…

J'aime pas le footAussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été complètement indifférent au football, et en même temps toujours au milieu des footeux.

Cela a commencé à l’école… Les instits, et plus tard les profs de gym, quand ils voulaient nous faire plaisir et avoir la paix pour une heure, nous disaient « Bon, ben vous n’avez qu’à faire un foot ! ».

A ce moment-là, tous mes camarades sautaient de joie, et moi je pensais « tu parles d’une poisse »…

En effet un gamin qui ne joue pas au foot finit toujours par s’entendre dire « bon, ça fait rien, on va te mettre dans les bois (ça voulait dire que j’allais être le gardien de but, poste détesté de la plupart des autres joueurs, allez savoir pourquoi).

J’ai donc passé pendant mes plus belles années des heures à me morfondre dans ma cage, sans arriver à me sentir le moins du monde concerné par ce qui se passait, sil l’on excepte les fois où j’entendais un boulet de canon siffler à mes oreilles, invariablement suivi une seconde plus tard par une poignée de types vociférant et gesticulant, bouches tordues et mimiques simiesques, manière bien particulière  de me signifier qu’il était pourtant facile à arrêter, celui-là…

j'aime pas le footUne fois, j’étais en terminale, mes potes m’ont convaincu d’aller assister à un match… c’était à Marseille, au stade vélodrome, en 1974 probablement… non seulement je me suis ennuyé à mourir, mais en plus les deux seules fois où je regardais ailleurs j’ai vu tout le monde se lever tout autour de moi, pour comprendre quelques secondes plus tard (décidément !) que la baballe était dans les bois, donc.

Je me suis bien jure de ne jamais y retourner, comme on peut l’imaginer. Aujourd’hui c’est mon fils aîné qui se passionne pour le foot, et particulièrement pour les rencontres disputées par cette fameuse Olympique de Marseille (l’OM, quoi)… apparemment cette équipe bouge encore, bien que j’aie depuis une sacrée lurette cessé de m’intéresser à ses exploits.

Et puis tout récemment je suis (re)tombé sur un passage de livre qui à mes yeux traduit à merveille mon sentiment d’extraterrestre par rapport à beaucoup de sports en général , et à celui-ci en particulier :


Je pensais à une promenade, le long des quais et à l’un de ces restaurants feutrés comme on en voit dans les films, des maîtres d’hôtel doucereux auraient été les complices de notre intimité …

Dès qu’elle m’a aperçu, elle a brandi deux rectangles de papier bleuté qui se sont révélés être les billets permettant d’assister à une partie de football. C’est un jeu qui se joue avec un ballon en le frappant avec les pieds.

Nous nous y rendîmes.

Lorsque nous pénétrâmes dans les lieux, le béton vibrait. «Parc des Princes », pas de parc et plus de princes, mais c’est ainsi, environ trente milliers de personnes hurlantes, surtout un rougeaud derrière qui, le départ, a affirmé avec une force incroyable que l’arbitre n’avait pas de couilles. Étant donné la distance laquelle ils se trouvaient l’un de l’autre, cette affirmation ne pouvait relever que de la plus haute fantaisie. Il l’a pourtant proclamée une bonne centaine de fois durant la partie avec un entêtement admirable.
L’équipe en bleu était locale et j’ai pensé un instant ils étaient plus nombreux sur le terrain, mais Cécilia m’a expliqué que la chose était interdite. Simplement ils devaient courir plus vite. C’étaient «les Saint-Germain », ils m’ont paru courir vite en effet, mais pour peu de chose, tous ces jeunes gens semblaient guillerets mais un peu chiens fous alors que les rouges devant eux répugnaient manifestement à bouger.

Cécilia les soutenait car elle m’apprit qu’ils étaient bretons. Ils pratiquaient la tactique du menhir. Pendant l’entracte, qui s’appelle mi-temps, nous avons acheté sandwiches avec du saucisson et des bouts de salade fripée qui sortaient du pain. Les maîtres d’hôtel obséquieux étaient de sortie.

Ça a recommencé. Tout de suite le béton qui vibrait a tremblé et je me suis retrouvé seul assis. J’ai vu les fesses du type devant qui tressautaient de joie. 1 à 0 les bleus. J’ai dit à Cécilia que les rouges n’allaient pas se laisser faire et je pense qu’elle m’a été reconnaissante de cette preuve d’intérêt. Je ne me suis d’ailleurs pas trompé car, quelques minutes après, un Breton qui n’avait l’air de rien, a sauté en l’air et paf! Un but.

Silence total dans le stade. Cécilia jubilait. Je me suis penché vers elle et je lui ai chuchoté :
– Il leur faut un ailier de débordement pour effectuer des centres en retrait.
J’ai vu ses yeux s’arrondir, elle s’est reculée sur son siège pour m’examiner plus facilement dans ma totalité, et elle a proféré :
– Mais j’étais persuadée que tu n’y connaissais rien.
J’ai baissé le regard, modestement.
– J’ai joué un peu, autrefois …

J’avais retenu cette phrase de haute tactique proférée quelques minutes auparavant par le monsieur qui émettait sur l’intégrité physique de l’arbitre des réserves sérieuses. Il est extrêmement agréable de se sentir être stupéfiant pour quelqu’un.

Finalement les deux équipes en sont restées au 1 à 1. En quittant nos places nous avons échangé quelques remarques bien frappées sur le peu d’envergure du match, j’ai précisé qu’il eût été préférable que l’arbitre possédât des couilles. Elle a été sur ce point tout à fait d’accord avec moi. Une grande soirée.

Dans le taxi, je lui ai fait jurer que ce serait la dernière. Je déteste toutes les formes de sport, aucune n’échappe à ma vindicte et, dans cette haine générale, le football occupe une place de choix.

Belles galères, un livre de Patrick Cauvin

Patrick Cauvin – Belles galères, Livre de Poche, 1993, P. 101 & suiv.

Tous mes vœux pour 2010….

Voici les vœux que j’ai concoctés spécialement pour vous.

Il faut juste vérifier que vos hauts-parleurs sont bien branchés…

…et lancer la vidéo en cliquant sur le bidule ci-dessous. C’est tout !

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