Apprendre mieux

Un blog de Bernard Lamailloux – ingénierie pédagogique et artistique

Archives du tag “tony buzan”

Décidément, vous en avez une mémoire extraordinaire !

Bonjour,

Il est bien connu que tout ce qui permet de tordre le cou aux croyances restrictives des apprenants sur leurs propres capacités est bon à prendre.

Il y a quelque temps, il a été ici question d’un moyen infaillible pour retenir durablement une liste de dix éléments (ce moyen utilisait la forme des chiffres). Aujourd’hui voici un moyen d’en retenir… cent !

Ce que nous allons voir aujourd’hui vous permettra également de retenir de nombreuses séries de chiffres, codes, mots de passe, numéros de téléphone et que sais-je encore…

Le système est fondé sur un principe particulièrement ingénieux, mis au point par un certain Bruno Furst 1. Au début, cela semble quelque peu étrange, mais je vous recommande de vous accrocher car c’est une véritable pépite !

Toujours des consonnes…

Bruno Furst a tout  d’abord eu l’idée d’associer chaque chiffre à un son, toujours une consonne, en utilisant la table suivante :

0 Le son « S » ou  « Z »…
1 Le son « T » ou « D »
2 Le son « N »
3 Le son « M »
4 Le son « R »
5 Le son « L »
6 Le son « Ch » ou « J »
7 Le son « K » ou « G »
8 Le son « F » ou « V »
9 Le son « P » ou « B »

On remarquera qu’à chaque fois que c’est possible, le son est disponible dans sa variante sourde (sans vibration des cordes vocales) et sonore (avec vibration des cordes vocales).

Ensuite, il nous est proposé d’associer chacun de ces sons à un mot contenant cette consonne, et aucune autre (mots d’une syllabe, donc, le plus souvent). En voici un exemple :

0 Le son « S » ou  « Z »… Soie
1 Le son « T » ou « D » Thé
2 Le son « N » Noé
3 Le son « M » Mai
4 Le son « R » Roi
5 Le son « L » Loi
6 Le son « Ch » ou « J » Chat
7 Le son « K » ou « G » Cou
8 Le son « F » ou « V » Fée
9 Le son « P » ou « B » Pied

La première étape de la méthode consiste à mémoriser ces dix mots, en relation avec chacun des chiffres donnés. Contrairement à la méthode fondée sur les formes des chiffres, le lien entre chaque mot et chaque chiffre est absolument arbitraire. En revanche, rien ne vous empêche d’utiliser la technique des images mentales pour vous permettre de construire une relation entre chaque chiffre et chaque mot.

Rappel concernant les images mentales :

Elles doivent être…

  • Dynamiques
  • Colorées
  • Exagérées

(Si vous avez besoin de plus de précisions, ces trois conditions ont déjà été commentées et développées ici ).

À titre d’exemple, voici les petites histoires que je me suis racontées pour m’aider à fabriquer des images mentales à partir de cela

Chiffre Mot Image mentale
0 Soie Une écharpe soyeuse, enroulée, formant un cercle parfait…
1 Thé Un grand verre de thé à la menthe, haut, étroit…
2 Noé Une arche de Noé avec un couple de girafes, bien visibles, à l’avant…
3 Mai Un cerisier en fleurs, avec trois branches principales…
4 Roi Un roi de jeux de cartes, avec une couronne stylisée à 4 « pointes »…
5 Loi Un policier disant « au nom de la loi je vous arrête », en brandissant les 5 doigts de sa main ouverte…
6 Chat Un « Chat assis » (je joue avec le son)…
7 Cou Analogie entre « poussette » et « Cou 7″
8 Fée Une belle fée aux formes avantageuses… vue de loin, sa taille de guêpe la fait ressembler à un huit
9 Pied Pour le faire ressembler à une empreinte de pas, Il faudrait à peine modifier le chiffre 9

Insistons bien sur le fait que ceci n’est qu’un exemple… si telle ou telle association d’idée vous paraît par trop « tirée par les cheveux », il ne tient qu’à vous d’en trouver une autre.

Comment passer de dix « chiffres » à cent  « nombres » ?

C’est là que réside tout le talent de Bruno Furst : considérant en effet que chaque nombre est constitué d’une suite de plusieurs chiffres…  il lui a suffi, dans son système de correspondance, de trouver pour n’importe quel nombre, un mot contenant « une suite des bonnes consonnes ».

Ainsi, le nombre 10 étant constitué d’un 1 « puis » d’un 0, il nous suffit, après avoir consulté la table de départ, de trouver un mot contenant  Le son « T » ou « D », puis Le son « S » ou  « Z » pour lui trouver un mot associé. Nous  proposerons ici le mot « tasse ». Suprême astuce : si par la suite, nous avons du mal à retenir que « 10 = tasse », nous pouvons quand-même tenter de partir à la pêche aux souvenirs si nous savons qu’il est constitué de quelque-chose ressemblant à « Thé », puis de  quelque-chose ressemblant à « Soie » au niveau des consonnes… Cela ne semble peut-être un peu maigre… sauf si nous avons retenu parfaitement les sons associés aux 10 chiffres de base !

Pour les nombre 10 à 19, voici ce que cela peut donner :

Nombre …Soit le son… … puis le son… Mot proposé :
10 « T » ou « D » « S » ou  « Z »… Tasse
11 « T » ou « D » « T » ou « D » Tête
12 « T » ou « D » « N » Tonneau
13 « T » ou « D » « M » Tamis
14 « T » ou « D » « R » Tour
15 « T » ou « D » « L » Toile
16 « T » ou « D » « Ch » ou « J » Tache
17 « T » ou « D » « K » ou « G » Tic
18 « T » ou « D » « F » ou « V » Touffe
19 « T » ou « D » « P » ou « B » Taupe

Voilà. Dorénavant, il est plus facile d’apprendre les mots associés aux nombres 10 à 19. Encore une fois, si un mot ne vous plaît pas, rien ne vous empêche d’en trouver un autre… à condition qu’il obéisse aux règles (ainsi, le 18, « touffe » peut aisément être remplacé par « douve », ou encore par l’acronyme « DIF », bien connu de ceux qui – tout comme moi – travaillent dans la formation professionnelle !) Ainsi, vous êtes tous invités à puiser dans votre propre vécu, tous les coups sont permis puisque ça se passe entre vous et… vous 🙂

Maintenant, si le cœur vous en dit, vous pouvez aller plus loin en utilisant le tableau suivant, qui vous propose des exemples d’associations d’idées pour les nombres de zéro à cent (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Universalité de la méthode

Il est à noter que cette méthode a tout d’abord été créée par un anglophone, mais que la structure « consonne / voyelle » étant présente dans toutes les langues du monde, elle est facilement adaptable à n’importe quelle langue (comme nous le faisons d’ailleurs en ce moment).

Exemple d’utilisation : apprenons par coeur le numéro de téléphone du Président de la République !

Imaginez que vous ayez absolument besoin de retenir le numéro de téléphone du Président de la République… Si vous le voulez bien, nous nous contenterons ici de celui du standard du Palais de l’Élysée, qui est à ce jour le 01 42 92 81 00.

Avec le système proposé, cela donne :

Soie – Thé – reine –panneau –fête –soie – soie

En lisant ces mots, il ne m’a pas fallu bien longtemps pour imaginer une phrase magique :

Je me suis inspiré des panneaux que les parents accrochent à tous les carrefours pour aider à trouver l’emplacement de la fête d’anniversaire de leurs jeunes enfants, le jour J, dans les zones de campagne envahie par d’anciens urbains, comme celle où je vis. Ils écrivent le plus souvent des phrases du genre « Anniversaire Chloé » ou quelque-chose dans ce goût-là… avec une flèche pour indiquer la direction…

Et j’ai imaginé que des parents essayaient de créer un panneau original pour leur petite fille, en quelque sorte leur petite reine, qui avait invité plein d’autres petites reines à leur fête (et en plus, reine… l’Élysée n’est pas bien loin !).

Ainsi, le groupe de mots

Soie – Thé – reine –panneau –fête –soie – soie

S’est transformé (après quelques essais, et en vérifiant que le système était respecté) en…

Si t’es reine, panneau « fête », c’est ça

…ou, si vous préférez :

C.Q.F.D…

J’ai déjà rencontré des personnes ayant durablement mémorisé les numéros d’appel de tous leurs amis, ou encore des codes d’accès ou mots de passe multiples et variés, uniquement en utilisant cette méthode. Auprès le leur entourage, ils passent pour des êtres à la mémoire exceptionnelle. C’est bien compréhensible. Après, certains partagent leur combine, et d’autres pas, c’est la vie…

Pour les étudiants qui doivent retenir de gigantesques suites de nombres plutôt fastidieuses (comme des dates historiques, des articles de loi et beaucoup d’autres choses), ce moyen injustement méconnu est idéal.

Voilà, j’espère que ce système vous parle, et vous convient.  Si tout comme moi vous pensez qu’il vaut la peine, diffusez-le autour de vous, vous ferez ainsi oeuvre utile.

N’hésitez pas non plus à utiliser les commentaires, ils sont faits pour cela, et je serai ravi d’y répondre 🙂

Bien à vous,

Bernard

filet

 

1. Dernière minute : Comme on peut le lire plus loin dans les commentaires, il apparaît en définitive que, contrairement à ce que je croyais, cette méthode vient non pas de Bruno Furst, qui n’a fait que la dépoussiérer, mais semble beaucoup plus ancienne. Le code « chiffre-son » daterait de 1643, et on le retenait alors avec la phrase « Dieu Ne Me Rend La Joie Qu’à Vos Pieds Saints » (1 2 3 4 5 6 7 8 9 0). (cf : https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_chiffres-sons). Merci à Cym13 pour cette précision.

Apprendre mieux ? Épisode 3 : Vous avez une mémoire extraordinaire !

Cet article est le troisième paru dans le dossier « Apprendre mieux ? » publié sur ce blog. Pour un accès aux articles précédents, voir les liens ci-dessous :

Apprendre mieux ? (découverte de la grande galaxie du Mieux-Apprendre)
Apprendre mieux ? Épisode 2 : Les grands principes

« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur.
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite.
Nous nous posons la question « Qui suis-je moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ? ». En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ? »

Marianne Williamson
écrivaine américaine

 

 

Bonjour,

Les capacités d’apprentissage

Dans l’article précédent, je vous faisais part des principes et préceptes du mieux-apprendre. En tout premier lieu, celui-ci : « Les capacités d’un être humain sont bien supérieures à ce que l’on considère habituellement comme normales. Ceci est particulièrement vérifiable pour ce qui concerne nos capacités à apprendre ».

Loin de moi l’idée de trancher ici le débat sur la sempiternelle question des capacités – égales pour tous ou différentes d’un individu à l’autre. Cette question a fait, fait encore, et à mon humble avis fera encore longtemps l’objet de « querelles d’experts » qui ne feront pas nécessairement progresser nos pratiques d’un pouce.

En revanche, il y a un point sur lequel j’aimerais aujourd’hui retenir votre attention: Il s’agit du passage qui stipule « […] bien supérieures à ce que l’on considère habituellement comme normales ».

Les croyances limitantes : rappel

Il se trouve qu’un autre principe du mieux-apprendre nous rappelle que la mémoire et l’intelligence (ou plutôt l’idée qu’on se fait de nos propres capacités sur ces points-là) sont absolument déterminantes dans tout acte d’apprentissage. Vous vous souvenez peut-être que dans l’article précédent il était également question du principe portant sur les croyances limitantes. Nous avons insisté sur un fait important : Les « croyances limitantes » empêchent tout le reste de fonctionner correctement.
Comme je vous l’expliquais, vous pouvez investir dans le meilleur équipement de plomberie, installé par les meilleurs spécialistes, il n’en reste pas moins vrai que si un caillou bouche le tuyau, l’eau ne coulera pas ! Remarque : dans la majorité des cas, les croyances les plus limitantes (à propos de soi) tournent le plus souvent autour de l’intelligence et de la mémoire (du moins pour ce qui concerne nos capacités d’apprentissage).

Le cas (épineux) de la mémoire…

Combien de fois n’ai-je pas entendu la phrase suivante, que ce soit en salle de classe ou en stage de formation adultes : « De toute façon, même si par extraordinaire je comprenais tout ce que vous allez nous expliquer, je sais que ne retiendrai rien, et pour une raison très simple : Je n’ai pas de mémoire ».

Malheureusement, cette prophétie auto-réalisatrice, tout en ne reposant sur rien de concret, a pour effet d’être imparable et de fonctionner à merveille… nous sommes en effet tous suffisamment retors pour nous fabriquer du « Tiens ! Je l’avais bien dit » quand il s’agit de l’appliquer à des croyances négatives sur nous-mêmes. Ainsi, la boucle est bouclée, si l’on peut dire, et nous pouvons retourner tranquillement à nos petites compulsions… souvent pour le pire, et rarement pour le meilleur 🙂

Contrairement à ce que vous croyez peut-être, vous avez tous une mémoire extraordinaire, et je vous le prouve…

Stagiaire masque à gazN’importe quel pédagogue de terrain vous le dira : il n’est pas de plus grand plaisir que de tordre le cou à une croyance limitante chez nos apprenants. C’est un peu une manière de les aider à  « d’enlever un caillou », pour reprendre la métaphore plombière évoquée plus haut :-). Aussi je serais très heureux d’apprendre que j’ai pu vous transmettre quelque-chose dans ce goût-là…

Une expérience très simple à réaliser… et une ressource à diffuser largement autour de vous !

Vous allez découvrir sous ces lignes le détail d’une séquence pédagogique comme vous n’en avez peut-être pas vécues jusqu’à ce jour. Elle vise tout simplement à prouver (oui… je sais, je m’expose, mais je persiste et signe, j’ai bien dit prouver !) à chacun des apprenants présents en face de vous (…ou même en vidéo conférence, nous y reviendrons) que ses capacités de mémorisation sont bien supérieures à tout ce qu’il imaginait jusqu’alors.

Attention, ne commettez pas la même erreur de jeunesse que moi : à mes débuts, j’étais en effet tellement transporté par le désir Don-Quichottesque de venir en aide au monde entier qu’au commencement de la séquence, j’introduisais systématiquement l’atelier par une affirmation à gros sabots du style « Vous allez tous y arriver, je vous le promets ! ». Grave erreur ! Car la personne dont la croyance limitante est la plus « alambiquée » du groupe vous rétorquera probablement quelque-chose du style « Non ! Cela marchera peut-être pour tous les autres, mais je sais déjà que cela ne marchera pas pour moi ! ». Soyez-en certains, cette obscure manœuvre n’a pas d’autre but que de fabriquer (pour soi et pour le groupe) un « Vous voyez, je vous l’avais bien dit » négatif… qui (hélas) marche à tous les coups ! Ce qu’on peut être alambiqué, tout de même, quand on s’y met…

labyrinthe vers le bonheur

A la place, restez complètement zen, ne pensez surtout pas à je ne sais quels moulins à vent :-), et faites tout tranquillement au groupe une déclaration selon laquelle l’expérience marche dans la plupart des cas, mais que si dans la salle une personne est persuadée – attention, vraiment persuadée, hein ? – qu’elle-même n’y arrivera pas, eh bien sa prédiction sera vérifiée ! Maintenant, pour le cas où cette même personne ressent en même temps une petite (allons, ne chipotons pas, poussons même jusqu’à imaginer une toute petite) lueur de l’ordre du « si ça se trouve, c’est possible… »), eh bien cela rendra par là-même la chose… possible ! En fait, le plus simple est d’arrêter de se poser des questions, et de se lancer (…comme toujours !)

La ressource

(Remarque : j’ai déjà publié cette ressource, sous une forme légèrement différente, dans un billet de blog qui date de 2005).

Voici une technique originale vous permettant de développer votre mémoire en utilisant les associations d’idées.
Il s’agit plus précisément d’utiliser ici la technique dite des tables de rappel.

Regardez ces chiffres attentivement.

(chiffre animé)

Le 1 fait penser à un piquet, ou à un pieu que l’on peut enfoncer dans le sol à l’aide d’un marteau.

(chiffre animé)

Le 2 fait penser à un cygne…

(chiffre animé)

Le 3 fait penser à une femme à la forte poitrine…

(chiffre animé)

Le 4 fait penser à un bateau à voile…

(chiffre animé)

Le 5 fait penser à une femme enceinte…

(chiffre animé)

Le 6 fait penser à un fumeur de pipe…

(chiffre animé)

Le 7 fait penser à une falaise en surplomb…

(chiffre animé)

Le 8 fait penser à un bonhomme de neige…

(chiffre animé)

Le 9 fait penser à un appareil à faire des bulles de savon…

(chiffre animé)

Le 10 fait penser à deux personnes, l’une très maigre, l’autre très enveloppée (par exemple Laurel et Hardy, ou encore Astérix et Obélix…).

Pour retenir tous ces exemples, il vous suffit de revenir ici et de regarder tranquillement les animations ci-dessus… vous verrez qu’il est très simple de s’en souvenir, sans produire le moindre effort que ce soit.

Ce moyen mnémotechnique pour retenir des chiffres n’est certes pas le premier à avoir été découvert, il en existe de nombreux. Mais celui-ci a ma préférence parce qu’en cas de doute, si on a peur de confondre deux chiffres, par exemple, il est très facile de les départager, puisqu’on se réfère toujours à leur forme. Ainsi, il est très difficile d’imaginer qu’on puisse confondre le 5 (qui a la forme d’une femme enceinte) et le 1 (qui a la forme d’un pieu). Au bout d’un moment, grâce à leur forme (que vous connaissez forcément), les chiffres parlent pour ainsi dire d’eux-mêmes !

Tiens, essayez dès à présent de retrouver les images animées équivalentes à tous les chiffres, je suis sûr que vous les connaissez déjà ! Dans le cas contraire, retournez y faire un tour, tranquillement, sans vous mettre la pression, sans martel en tête… tâcher de rester tout à la fois attentif et détaché, le sourire en coin… et oubliez toutes les sottises qu’on vous a racontées sur l’écrasante  obligation de faire des efforts.

Maintenant, imaginez que vous devez retenir une liste de courses de 10 articles.

Dans l’exemple qui suit, nous utiliserons une liste que j’ai demandée à ma nièce Mayra (10 ans à l’époque) de bien vouloir inventer.

Voici ce qu’elle m’a répondu :

1 – Des tomates

2 – Des carottes

3 – Du papier toilettes

4 – Des assiettes

5 – Des bananes

6 – Des yaourts

7 – Du fromage

8 – Du sucre

9 – De l’eau minérale

10 – De la viande

Ma fille Alice (10 ans à l’époque, également) connaît bien cette technique (…aujourd’hui elle est en classe prépa 🙂 ).  Aussi, elle a immédiatement pu réciter sans une hésitation la liste, dans l’ordre, puis dans l’ordre inverse, puis dans le désordre, en répondant aux questions du type « Qu’y a-t-il en 5e position ? … Puis en 3e… ? » etc.

Comment cela a-t-il été possible ? C’est très simple.

D’abord, il faut avoir bien en tête à quelle image animée correspond chaque chiffre (voir plus haut).

Ensuite, à chaque fois qu’une personne vous annonce un élément de sa liste, faites-vous bien préciser le numéro, et inventez en direct dans votre tête une petite scène gaguesque, style BD, ou dessin animé, mettant en relation les deux éléments. Par exemple, pour le 1 (le pieu), ma nièce avait choisi « des tomates ». Ma fille a donc imaginé en une fraction de seconde qu’elle voyait dans notre jardin potager des tomates qui poussaient autour d’un pieu. Si nous n’avions pas eu de jardin, elle aurait pu imaginer un pieu qui s’enfonce dans des tomates… avec pour résultat des tomates partout, du jus, de la pulpe, bref l’horreur ! N’importe quelle scène peut très bien faire l’affaire… il faut juste avoir un tout petit peu confiance en soi, et en nos capacités d’imagination.

L’essentiel est de faire appel à des images mentales qui soient toujours…

  • Dynamiques
  • Colorées
  • Exagérées

Qu’entendons-nous par cela ?

– Dynamiques : Qui sont en mouvement, qui bougent…

– Colorées : Riches en perceptions visuelles… mais pas seulement ! Utilisez aussi vos facultés auditives, kinesthésiques (le toucher), gustatives, olfactives…

– Exagérées : Tout ceci se passe dans notre tête… alors il n’y a aucune raison de faire des économies d’imagination ! Plus les choses seront marquantes, incongrues et exagérées, plus nous augmenterons nos chances de les retenir !

Maintenant, voici le tableau complet représentant la façon dont ma fille a mémorisé la liste de courses :

Image animée Article choisi  Association d’idées  Commentaires
1 Piquet, pieu… Des tomates « Tomates qui poussent autour d’un pieu (tuteur). » On peut aussi imaginer un pieu qui s’enfonce dans quelque chose… avec le bruit, ou les dégâts que cela occasionne…
2 Cygne Des carottes « Donner des carottes à un cygne. » On peut toujours imaginer un cygne qui glisse majestueusement sur un étang, ou un lac, ou dans un parc… Il peut prendre un objet dans son bec, ou encore le mettre sur son dos…
3 Grosse poitrine Du papier toilette « Une femme coince (pour rire) un gros rouleau de papier toilette parfumé entre ses seins. » C’est pratique, une grosse poitrine : on peut toujours poser quelque chose au milieu, glisser quelque chose dedans…(Remarque : Il faut savoir que tout ce qui est un tant soit peu « osé » se retient plus facilement, que ce soit par les hommes ou par les femmes (si!). À chacun d’entre nous de définir où se situent ses propres limites 🙂
4 Bateau Des assiettes « Pique-nique en pleine mer… » Trouver quelque chose qui se passe sur le bateau… sur le pont, dans la cabine, dans la mer à proximité… sur un quai… on a l’embarras du choix !
5 Femme enceinte Des bananes « Une femme enceinte mange une banane avec l’idée que son enfant aimera cela plus tard… » Trouver quelque chose avec le gros ventre… ou le avec bébé dedans…
6 Pipe Des yaourts « Le vieux fumeur tousse, alors il mange un yaourt pour s’adoucir la gorge… » On pouvait aussi inventer une pipe rudimentaire et « pour de rire » faite d’une paille et d’un pot de yaourt… ou utiliser les volutes de fumées pour y mettre une forme…
7 Falaise en surplomb Du fromage « Un alpiniste qui a de la nourriture énergétique sur lui… entre autres un vieux morceau de fromage… » Pour la falaise, ne pas hésiter à mettre en scène le personnage qui grimpe… ou encore ce qu’il trouvera une fois arrivé en haut…
8 Bonhomme de neige Du sucre « J’ai vu un bonhomme de neige et je me suis aperçue qu’en fait il était fait… de sucre en poudre ! » On peut aussi utiliser les accessoires courants (nez en forme de carotte, écharpe, boutons..) pour y accrocher ce qu’on veut… voire incorporer un accessoire supplémentaire !
9 Bulles de savon De l’eau minérale « Il y avait une panne d’eau courante, pour nos bulles, alors… » Le 6 est un 9 à l’envers… Correspondance entre la pipe (orientée vers le bas) et l’objet à faire les bulles de savon (les bulles montent…).
10 Laurel et Hardy De la viande « Hardy est gros parce qu’il mange trop de viande… » Jouer sur le contraste entre le gros et le maigre…

Bien entendu, si c’est la première fois que vous utilisez cette technique, cela vous paraîtra peut-être un peu difficile au début. Mais croyez-moi, avec un peu d’entraînement, vous vous étonnerez très vite vous-même, et vous pourrez facilement épater vos amis !

Vous pouvez en outre très bien établir une liste de 20, 30 voire 100 mots : ça marche également et aussi facilement (« 11 » = deux pieux… « 12 »= un pieu et un cygne…). Ce qui compte, c’est de s’attacher à visualiser les scènes. Mais à partir de 10, il est préférable d’appliquer « le Grand Système ». Pour cela, je vous suggère de faire une recherche dans votre moteur favori. Voir les ouvrages de Tony Buzan (avec son « grand système », qui marche de 0 à l’infini…), ou de Bruno FURST, pour de plus amples explications

Voilà. Le plus étonnant, c’est que pour ma part, dès que j’ai compris qu’il fallait prendre certaines précautions avant de commencer (en précisant juste « […] si dans la salle une personne est persuadée – attention, vraiment persuadée, hein ? – qu’elle-même n’y arrivera pas, eh bien sa prédiction sera vérifiée »), je vous assure que je n’ai plus jamais entendu de Schtroumpf grognon de mauvais augure !!! Non pas qu’ils aient disparu, certes ! Tout simplement, en accueillant par avance l’idée que l’échec est possible, nous ouvrons tous ensemble la porte à toutes les possibilités, sans en exclure aucune !

Image de soi...

Bien entendu, on l’aura compris, les personnes les plus douées pour réaliser ce genre d’expériences sont… les enfants. Les études sont formelles (…et ma modeste expérience vous confirme ce point). Mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer si vous êtes adulte. J’ai renouvelé l’expérience maintes fois avec des groupes d’adultes, cela marche très bien. Beaucoup d’entre eux, en fait, se montrent vraiment émus en constatant qu’ils ont bien plus de capacités que ce qu’ils imaginaient au départ… et en réalisant que dès leur plus jeune âge ils s’étaient fourrés (avec ou sans l’aide d’autrui) de drôles d’idées dans le crâne sur ce sujet.

En tout cas, cela nous prouve une chose (si besoin était) :

Les enfants ont encore beaucoup de choses à nous apprendre !

« […] Un enfant peut toujours enseigner trois choses à un adulte :

– être content sans raison
– s’occuper toujours à quelque chose
– et savoir exiger – de toutes ses forces – ce qu’il désire. »

(Paulo Coelho, « La cinquième montagne »).

Pour de plus amples détails et informations, on se réfèrera avec profit aux travaux de Tony Buzan (abondamment distribués et commentés sur le net), ou de Bruno Furst (nettement moins connu, mais auteur d’un système étonnant dont je vous parlerai peut-être une autre fois).

N’hésitez pas non plus à me poser toutes les questions que vous voulez dans la partie « commentaires », j’y répondrai de mon mieux.

La prochaine fois, nous parlerons de développement personnel (car je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il y a un rapport). J’en vois quelques-uns, là, dans le fond, qui sortent déjà leurs gousses d’ail et leurs crucifix :-). Qu’ils soient rassurés, ce n’est pas la peine…

Bien à vous,

Bernard

(À la mémoire d’Édouard Philippe, formateur exceptionnel qui m’a enseigné l’utilité des images « dynamiques, colorées et exagérées ». Pour cette raison et pour mille autres, je n’oublierai jamais le respect que m’a inspiré cet homme si étonnant, qui m’a transmis l’habitude de répondre « de mieux en mieux » à chaque fois qu’on me demande comment je vais… Essayez donc, vous serez surpris des réactions !)
 
filet
 
Post-scriptum  : Depuis cet article, j’en ai écrit un autre permettant de retenir non pas dix, mais cent éléments ! Oui, vous avez bien lu ! …C’est par ici que ça se passe
 

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